
Le parcours du débutant
14 octobre 2025Ou le chemin le plus court pour gagner du temps.

L’arrivée de la belle
Enfin, elle est là, cette arme de rêve, sûrement la meilleure du monde… Quelle est belle !
C’est souvent l’aboutissement d’un rêve qui devient réalité. Oui mais voilà : à part la carabine à plomb de mon grand-père, je ne connais pas encore toutes les subtilités de cette magnifique et splendide carabine.
Je me propose donc de vous guider, en toute humilité, sur ce chemin technique. L’objectif : vous faire gagner du temps et vous éviter des erreurs inutiles.
Le kit de départ
Il y a trois choses indispensables :
- la carabine,
- le kit de nettoyage,
- et enfin… le tireur.
Donc, pour commencer, il vous manque peut-être juste le kit.
C’est tout ce dont vous aurez besoin pour débuter. On part du principe que vous avez déjà la bonne lunette. Par exemple, celle-ci : abordable et d’une clarté à faire rougir des modèles bien plus chers.
Un beau matin ensoleillé, vous voilà donc au stand, muni de vos munitions. Soyons réalistes : il vous en faudra quatre boîtes. Inutile de viser le haut de gamme pour l’instant, mais évitez aussi le bas de gamme à 3,50 € la boîte.
Ajoutez quelques cibles (ça part vite), une girouette maison (un simple ruban suffit), et pensez à vérifier le serrage de votre arme avec une clé dynamométrique (entre 3,5 et 5,5 N/m selon la marque).
Régler sa lunette : la méthode express
Certains en font une montagne. Pourtant, c’est la base de la base, et ça se fait vite. Trois balles suffisent à régler une lunette correctement (ou presque).
- Prenez une feuille A3, retournez-la, et dessinez un gros petit pois au centre.
- Placez-la sur le support cible.
- Calez la carabine, enlevez le verrou et visez le pois à travers le canon.
- Sans bouger la carabine, alignez le réticule de la lunette avec ce point.
- Remettez le verrou, chargez et tirez.
Si l’impact est dans la feuille, tout va bien. S’il est absent (merci Murphy), recommencez la manœuvre : verrou retiré, visée directe par le canon, puis réglage des tourelles.
Au deuxième tir, vous serez proche. Au troisième, normalement… le petit pois explose !
Anecdote de stand
Un jour, un nouveau pestait contre son armurier :
« Vous vous rendez compte, la lunette n’est même pas réglée ! »
Je lui explique que c’est normal et lui propose mon aide. « Non non, pensez-vous, j’ai l’habitude… »
Quelques minutes plus tard, il revient avec une centaine d’impacts éparpillés sur une feuille de la taille d’un journal, sans qu’aucun ne se touche. Et fier de lui, il conclut :
« Je pense que ce n’est pas mal. »
Le lendemain, concours amical. Après une trentaine de tirs, il n’avait toujours aucun impact dans sa cible. Il n’a pas fait de deuxième série, et on ne l’a jamais revu.
Moralité : le tir est une école d’humilité.
Détermination : votre meilleur allié
Le secret d’un bon tireur ? Sa détermination. Même si le vent disperse vos balles, il faut continuer à se battre avec patience et régularité.
Ne cherchez pas toujours une cause extérieure à vos mauvais résultats. Dans 95 % des cas, la cause, c’est… vous. Et c’est normal : le tir est autant mental que technique.
Bien choisir sa lunette
La plupart des frustrations du débutant viennent :
- d’un mauvais réglage,
- ou d’une lunette de piètre qualité.
Mais attention : ce n’est pas le prix qui fait tout. Entre une lunette à 120 € et une à 600 €, la différence n’est pas toujours énorme (sauf dans le très haut de gamme). Et là le prix explose à plus de 3500€
J’ai commencé avec une ZOS 10×50/60 à 99 €. Elle est encore montée sur ma CZ 457 d’entrée de gamme, et j’en suis toujours satisfait. Comme quoi, inutile de se ruiner.
Les entraînements
La clé : apprendre des automatismes.
- Trouvez une position confortable et stable, et reproduisez-la à chaque installation au stand.
- Le tir repose sur deux choses : la visée et le lâcher. Si l’un des deux est raté, le tir l’est aussi.
- Attention au poids de la détente : sur les carabines basiques, il peut être trop lourd (1,2 kg). J’ai moi-même remplacé le ressort de ma CZ 457 par un Yodave, et le confort s’en est trouvé transformé.
Un bon entraînement ne se fait pas en deux heures. Prévoyez du temps, au calme, et travaillez vos groupements.
Qu’est-ce qu’un groupement ?
C’est une série de tirs réalisés sur le même point visé. Les impacts doivent former un cercle appelé “cercle de diffusion”. Plus ce cercle est petit et régulier, plus vos résultats sont fiables.
Un vrai groupement, ce n’est pas “des balles dans la même feuille”, c’est des balles qui se touchent.
Conclusion
Le tir à la .22 LR n’est pas une discipline où l’on devient expert du jour au lendemain. C’est une école de patience, de rigueur, mais aussi de plaisir.
Apprenez à connaître votre arme, à régler votre lunette, à répéter vos automatismes, et surtout à rester déterminé.
Respirez, ajustez, lâchez… et profitez. Le reste n’est qu’une question d’entraînement et de quelques centaines de cartouches.